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Parcours de Recrutement International à l’École Boréale : Un Chemin Semé de Défis, Franchi avec Détermination

Nous sommes ravis d’annoncer qu’en février 2024, deux enseignant.e.s ont rejoint l’École Boréale, à Happy Valley-Goose Bay. Ces nouvelles recrues viennent de Mauritanie et du Cameroun et ont obtenu leur permis pour travailler dans notre école. Pour rendre ceci possible, le CSFP a surmonté des obstacles majeurs. Celles-ci ont pu ralentir et compliquer l’arrivée de ces deux personnes dans nos classes. Sandie Redon a accompagné le CSFP, en tant que Gestionnaire des Ressources Humaines, du mois d’août 2023 au mois de février 2024. Aujourd’hui, elle partage son expérience éclairante sur le processus complexe qui a rendu ces recrutements possibles.

Difficultés de recrutement dans l’enseignement 

Les défis de recrutement dans le domaine de l’enseignement ne sont pas uniques à l’École Boréale, mais plutôt une réalité mondiale. À ce phénomène, on attribue plusieurs problématiques. 

Difficultés de recrutement : Un défi international, national mais aussi rural 

L’éducation francophone dans des régions éloignées du Canada, comme le Labrador, présente son lot de défis uniques, notamment en matière de recrutement d’enseignant.e.s. Notre dernière Gestionnaire des ressources humaines souligne que recruter des enseignant.e.s au Canada, surtout dans des régions rurales comme le Labrador, est une tâche ardue. Les candidats préfèrent souvent les grandes villes. Ceci crée un déséquilibre entre les besoins du CSFP et les candidat.e.s disponibles : “On a des appels de candidat.e.s qui souhaitent nous rejoindre mais seulement si le poste se trouve à St. John’s. On peut comprendre, ce sont des personnes qui viennent de grandes villes. Les conjoint.e.s des candidat.e.s s’inquiètent également de trouver un emploi dans des petites villes rurales. On n’est pourtant obligés de leur répondre qu’on n’a pas de postes vacants à St. John’s et de leur proposer des postes ailleurs dans la Province. Malheureusement, ça ne les intéresse pas”. 

Attractivité des métiers de l’enseignement

Les nouvelles générations semblent moins attirées par la vocation d’enseignant.e. Les conditions de travail considérées comme plus complexes, en particulier en dessous de la 12ème année, rendent le recrutement difficile. Dans un contexte où les enseignant.e.s universitaires bénéficient de conditions de travail jugées plus simples, se pose la question cruciale de l’alignement des incitations pour attirer de nouveaux talents vers l’enseignement primaire et secondaire. 

Les défis de la certification

Lorsqu’on souhaite se tourner vers les autres pays pour attirer de nouveaux talents dans nos classes, on se heurte à un nouveau défi : celui de la certification. Elle est nécessaire pour les personnes souhaitant enseigner au Canada et les critères d’obtention de cette certification sont très spécifiques. Cela peut alors créer un nouvel obstacle pour toute personne souhaitant enseigner dans nos écoles. C’est d’ailleurs une des problématiques clés du processus de recrutement de nos deux enseignant.e.s à Happy Valley-Goose Bay. 

Le chemin du recrutement à l’École Boréale

Le processus de recrutement pour les enseignant.e.s internationaux.ales a été bien plus qu’une simple formalité. Face à la difficulté de trouver des enseignant.e.s locaux, le CSFP a dû prouver l’absence de candidatures canadiennes, avant de pouvoir élargir sa recherche à l’international. Cette étape préliminaire, bien que nécessaire, a ajouté une couche de complexité et de temps au processus.

Appel au conseil en immigration

La collaboration avec une conseillère en immigration a été un tournant dans ce parcours de recrutement. Celle-ci nous a proposé un vivier de profils de candidat.e.s. Nous avons alors pu mener des entretiens. Sans direction des ressources humaines en place à ce moment-là, ces entretiens ont été minutieusement menés par notre Directrice des services éducatifs, Patricia Greene. Une offre a été faite à deux candidat.e.s en juillet 2023, Naomi Evina et Fadel Aw. Puis, le parcours a rapidement pris des détours inattendus. 

Urgences et défis du temps

Le fait que les universités sont fermées au mois d’août a ralenti la collecte des documents nécessaires pour la certification. Cette période estivale a souligné la pression temporelle, avec la concurrence ayant déjà lancé ses campagnes en début d’année. Le financement des postes pour le CSFP, un élément crucial, est déterminé par la Province au mois d’avril, après le lancement des campagnes concurrentes. Ceci peut laisser l’équipe de recrutement dans l’incertitude quant aux ressources disponibles pour garantir de nouveaux postes. 

La certification

L’appel à une conseillère en immigration a permis d’identifier des candidat.e.s qualifié.e.s, mais la suite a mis en lumière une problématique majeure : la certification. Le dépôt des dossiers a révélé un élément inattendu : les candidat.e.s ne satisfaisaient pas aux exigences en crédits imposées par la Province. L’obtention de cette certification a donc été refusée. L’absence de certification a eu des implications significatives, modifiant le niveau de poste et, par conséquent, les conditions salariales. Dans une région comme le Labrador, où le coût de la vie est élevé, cela a ajouté une complexité supplémentaire. Sans certification, le contrat proposé était limité à une année scolaire, créant une incertitude pour les enseignant.e.s et imposant une pression pour obtenir la certification requise. Pourtant, cette voie n’est pas exempte de difficultés, car elle nécessite une reprise des études et l’achèvement des crédits manquants, souvent dans des provinces éloignées, soulevant des questions financières supplémentaires pour les candidats internationaux en mobilité francophone.

L’accueil et l’accompagnement de ces enseignant.e.s

Après ces obstacles, surmontés avec détermination par toutes les personnes impliquées, les deux enseignant.e.s ont finalement accepté de nous rejoindre à l’École Boréale. Ainsi, de nouvelles personnes ont dû être intégrées dans l’accompagnement de ce recrutement puisqu’en a découlé un besoin d’accompagnement pédagogique. L’ enseignement au Canada est différent de celui des autres pays, il faut donc appréhender cette nouvelle culture pédagogique. 

Lors de leur arrivée dans la Province, en février, Fadel et Naomi ont passé plusieurs jours à St. John’s afin de mieux comprendre le système en place dans nos écoles, de rencontrer les conseiller.ère.s pédagogiques et d’être accompagné au niveau des formalités administratives (permis, NAS, certificat de police, etc..). 

Les deux personnes ont ensuite pris l’avion pour Happy Valley-Goose Bay. La directrice de l’école qui les attendait, avec enthousiasme, les a ensuite accompagné.e.s dans leur nouvelle vie. Un grand élan de solidarité a aussi été donné par toute la communauté à travers du covoiturage jusqu’à l’école ou pour tout autre besoin. Les parents ont également été très actif.ve.s pour proposer des évènements à ces personnes. À l’École, il y a eu une sorte de binômage pour leur expliquer la salle, le système de fonctionnement, les problématiques etc… Tout ceci a permis de faire une différence dans l’intégration et le bien-être de ces nouvelles recrues dans la communauté.

Le processus de recrutement à l’École Boréale a été jalonné d’obstacles, de retards et de rebondissements inattendus. Cependant, chaque étape a été traversée avec détermination, illustrant l’engagement de toutes les personnes impliquées envers l’éducation en français dans des contextes exigeants. 

Le recrutement international, un nouvel espoir pour nos écoles

Sandie Redon, notre dernière Gestionnaire des ressources humaines, réfléchissant sur ces défis, déclare avec optimisme : « Il y a eu un gros accompagnement pour ce recrutement et c’était difficile, mais pour moi, ça va dans la bonne dynamique. On voit qu’il y a du soutien partout, aussi bien du Ministère que sur les questions d’immigration provinciale. Ça a été épuisant mais finalement, il y a eu beaucoup de soutien et ça va dans le bon sens. »

Les écoles du CSFP continuent de démontrer leur détermination à offrir une éducation de qualité en français, même dans les coins les plus éloignés du Canada.

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont rendu ce recrutement possible et qui ont permis à Naomi et Fadel de se sentir accueillis et intégrés dans notre belle communauté. Merci à Nancy Boutin, la directrice de l’École, qui a porté, avec ténacité,  l’École Boréale et tout l’enseignement francophone de la région de Happy Valley-Goose Bay, pendant des mois.

English

International Recruitment Journey at École Boréale: A Path Full of Challenges, Crossed with Determination

We are delighted to announce that in February 2024, two teachers joined École Boréale, in Happy Valley-Goose Bay. These new recruits come from Mauritania and Cameroon and have obtained their permit to work in our school. To make this possible, the CSFP overcame major obstacles, which may have slowed down and complicated the arrival of these two people in our classes. Sandie Redon, who accompanied the CSFP, as Human Resources Manager, from August 2023 to February 2024, shares her enlightening experience on the complex process that made these recruitments possible.

Recruitment difficulties in teaching

Recruitment challenges in the field of teaching are not unique to École Boréale, but rather a global reality. Several problems are attributed to this phenomenon.

Recruitment difficulties: An international, national but also rural challenge

Francophone education in remote regions of Canada, such as Labrador, presents its share of unique challenges, particularly when it comes to recruiting teachers. Our latest Human Resources Manager highlights that recruiting teachers in Canada, especially in rural areas like Labrador, is a difficult task. Candidates often prefer large cities, creating an imbalance between the needs of the CSFP and the available candidates: “We have calls from candidates who want to join us but only if the position is in St. John’s. We can understand, these are people who come from big cities. Spouses of candidates are also worried about finding a job in small rural towns. However, we are not obliged to tell them that we have no vacancies in St. John’s and to offer them positions elsewhere in the Province. Unfortunately, they are not interested.”

Attractiveness of teaching professions

New generations seem less attracted to the vocation of teaching. Working conditions considered more complex, particularly below the 12th year, make recruitment difficult. In a context where university teachers benefit from working conditions considered simpler, the crucial question arises of the alignment of incentives to attract new talents to primary and secondary education.

Certification challenges

When we want to turn to other countries to attract new talent to our classes, we come up against a new challenge: that of certification. It is necessary for people wishing to teach in Canada and the criteria for obtaining this certification are very specific. This can then create a new obstacle for anyone wishing to teach in our schools. This is also one of the key issues in the recruitment process for our two teachers in Happy Valley-Goose Bay.

The recruitment path at École Boréale

The recruitment process for international teachers was much more than a simple formality. Faced with the difficulty of finding local teachers, the CSFP had to prove the absence of Canadian candidates before being able to expand its search internationally. This preliminary step, while necessary, added a layer of complexity and time to the process.

Call for immigration advice

Collaborating with an immigration advisor was a turning point in this recruitment journey. This offered us a pool of candidate profiles. We were then able to conduct interviews. With no human resources leadership in place at the time, these interviews were carefully conducted by our Director of Educational Services, Patricia Greene. An offer was made to two candidates in July 2023, Naomi Evina and Fadel Aw. Then, the journey quickly took unexpected detours.

Emergencies and challenges of time

The fact that universities are closed in August has slowed down the collection of documents necessary for certification. This summer period has highlighted the time pressure, with the competition having already launched their campaigns at the start of the year. Funding for positions for the CSFP, a crucial element, is determined by the Province in April, after the launch of competing campaigns. This can leave the recruiting team uncertain about the resources available to secure new positions.

Certification

The call to an immigration advisor made it possible to identify qualified candidates, but what followed highlighted a major problem: certification. The submission of files revealed an unexpected element: the candidates did not meet the credit requirements imposed by the Province. Obtaining this certification was therefore refused. The lack of certification had significant implications, changing the job level and, consequently, the salary conditions. In a region like Labrador, where the cost of living is high, this added additional complexity. Without certification, the proposed contract was limited to one school year, creating uncertainty for teachers and imposing pressure to obtain the required certification. However, this path is not without difficulties, because it requires a return to studies and the completion of missing credits, often in remote provinces, raising additional financial questions for international candidates on French-speaking mobility.

The reception and support of these teachers

After these obstacles, overcome with determination by everyone involved, the two teachers finally agreed to join us at École Boréale. Thus, new people had to be included in supporting this recruitment since this resulted in a need for educational support. Teaching in Canada is different from that in other countries, so we must understand this new educational culture.

When they arrived in the Province in February, Fadel and Naomi spent several days in St. John’s to better understand the system in place in our schools, to meet the educational advisors and to be supported at the level administrative formalities (license, NAS, police certificate, etc.).

The two people then took a plane to Happy Valley-Goose Bay. The school director, who was waiting for them enthusiastically, then accompanied them in their new life. A great surge of solidarity was also given by the entire community through carpooling to school or for any other need. Parents have also been very active in offering events to these people. At the School, there was a sort of pairing to explain to them the room, the operating system, the issues, etc. All of this made a difference in the integration and well-being of these new recruits in the community.

The recruitment process at École Boréale was punctuated by obstacles, delays and unexpected twists and turns. However, each step was taken with determination, illustrating the commitment of all involved to French education in demanding contexts.

International recruitment, new hope for our schools

Sandie Redon, our last Human Resources Manager, reflecting on these challenges, declares with optimism: « There was a lot of support for this recruitment and it was difficult, but for me, it’s going in the right direction. We see that « There is support everywhere, both from the Ministry and on provincial immigration issues. It has been exhausting but ultimately, there has been a lot of support and it is going in the right direction. »

CSFP schools continue to demonstrate their determination to offer quality education in French, even in the most remote corners of Canada.

We would like to thank everyone who made this recruitment possible and who allowed Naomi and Fadel to feel welcomed and integrated into our beautiful community. Thanks to Nancy Boutin, the director of the School, who tenaciously supported École Boréale and all French-speaking education in the Happy Valley-Goose Bay region for months.

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